Je m'étais levée, le cœur paisible et calme pour la première fois depuis un bon moment. La veille, je m'étais disputée avec Alexander, mais après tout, elles se faisaient de plus en plus nombreuses depuis que j'avais découvert ses relations avec Kay ... Je me détestai de croire qu'il pouvait changer, je lui avais pardonné et lui, retombai sans arrêt dans ses bras sans se soucier de moi. Je lui avais bien réglé son compte hier. Dans un moment de faiblesse je lui avais mis mon poings dans le visage et étais partie sans lui adresser une seule parole de plus. Je me sentais bien aujourd'hui, j'avais envie de vivre, de courir dans tout le campus en me défoulant et en criant ...

D'ailleurs c'est ce que je fis, mais seulement dans un lieu reculé où personne n'avait l'idée d'aller très tôt le matin. Le soleil n'était pas encore vraiment levé, mais moi, déjà, dans mon jogging leggings noir et ma veste de cuir, je courrai sur les petits chemins et dans l'herbe. Je profitai de l'aurore du matin et quand je fus épuisée de courir, je me jetai dans la pelouse et me couchai, regardant le ciel qui prenait peu à peu une couleur bleuâtre.

Après une dizaine de minutes, je revins lentement, en marchant vers la résidence. En arrivant devant la porte, je glissai la clef dans la serrure et rentrai silencieusement dans le bâtiment. Peu de personne était réveillé, et redoutant de rencontrer Alexander, je courus dans les escaliers jusqu'à ma chambre et rabattit la porte derrière moi. Je m'assis sur le lit, soufflai un peu et m'engageai vers la salle de bain pour m'enlever de toute la crasse que j'avais accumulé en me jetant dans l'herbe pleine de rosée du matin.

Je rejoignis la cabine de douche, l'ouvris, entrai à l'intérieur et mis l'eau en marche. M'aspergeant de partout, je profitai de la fraîcheur de l'eau sur mon corps meurtri. Puis je pris mon gel douche, moussai mon corps et mes cheveux de ce doux parfum d'orchidée et finis par me rincer. Une fois la douche finie, je sortis, mis une serviette propre et sèche autour de mes formes fines et attachai mes cheveux en un chignon après les avoir au préalable, séché avec une serviette.

J'entrai de nouveau dans la chambre, ouvris les deux battants de ma penderie et m'habillai d'une tenue légère. Je mis un short en jean très court et une tunique fine couleur marron chocolat et une ceinture vernie noire. Je mis des bottes à talons en cuir marrons et des bracelets en tout genre pour donner un peu d'effet à mon ensemble. Je retournai à la salle de bain, me séchai les cheveux et les laissai simplement retomber sur mes épaules avec une demi-queue retenue d'une pince. Je mis de longues boucles d'oreilles marrons et mon collier en forme de cœur. Je caressai alors la montre que je venais de mettre sur mon poignet, ma mère me manquait ... Je retournai dans la chambre, me couchai sur le lit et attrapai la célèbre pièce de Shakespeare Roméo et Juliette. Je mis une boîte de mouchoirs à côté de moi et commençai ma lecture.

Les larmes venaient tout juste de me monter aux yeux quand soudain j'entendis un fracas dans la chambre d'à côté et je compris immédiatement que Bliss avait un problème. Plus dévouée que jamais à jouer mon rôle de meilleure amie, je balançai mon livre par dessus bord et accourus jusqu'à la chambre de ma meilleure amie. Je poussai doucement la porte et la vis au bord des larmes. Non loin de là, le miroir de sa coiffeuse était en mille morceaux et sur le sol, son album photo affichait une image d'elle et de moi, alors que nous étions parties en vacances ensemble en Floride. Je ramassai l'album, en veillant à ne pas me couper avec le verre et m'avançai doucement et gracieusement entre les bouts de verres vers ma meilleure amie qui avait gardé la tête baissée. Je posai sur ses genoux l'album, ouvert toujours à la même page et lui dis ;

lilween tu te souviens de ces vacances ? j'en ai gardé tant de bons souvenirs ... tu te rappelles comme j'étais tombée dans la piscine à miami ? heureusement que t'avais été là pour me sortir de l'eau après !

Je lui souris, telle une bonne amie et passai derrière son dos, mon bras. Je sentis la main rejoindre la mienne et je la serrai très fort. Je lui posai alors la question fatidique ;

lilween que se passe-t-il ma blissy pour que tu sois aussi triste ? cela fait tellement de temps que je ne t'avais pas vue comme ça, tu es si euphorique et joviale d'habitude ! ...

J'attendais fermement des réponses, mais je ne voulais pas la brusquer, elle semblait si fragile aujourd'hui, du coup, j'attendis calmement une réponse.

♦ Irremplaçable, L&B ♦

Je le savais désormais, chaque jour nous devions nous lever pour quelqu’un, pour un travail, ou pour un enfant. Chaque jour il nous fallait une raison de vivre, une chose qui nous rend encore plus fort, quelques choses qui nous montre que malgré les difficultés tout en vaux la peine. Pendant longtemps ma raison à moi fut mes parents, leur amour parfait semblant éternel, alors que tout finit par ressembler à un grand feu de camp. Ensuite il y eu James et mon amour implacable pour son regard, et pour tout ce qu’il représentait évidemment, mon âme sœur comme j’avais pendant si longtemps penser. Je n’avais jamais cru pouvoir me dire qu’il n’était pas fait pour moi, nous étions au fond semblables, bien que lui acceptait totalement sa condition, alors que moi je fuyais. Et il parti à son tour, en réalité la seule chose qui restait la depuis le début c’était une fille, mais pas n’importe qu’elle fille. C’était l’unique.

Parler de Lilween serait compliqué car à elle seule elle fut une énigme. Je disais toujours d’elle, qu’elle était un rayon de soleil, et vous pouvez penser ou dire, mais Lily n’était pas juste une amie, ce genre d’amie que l’on croise une seule fois, ou alors celles qui partagent pendant un moment votre vie et qui après chacun de votre coté parcourait vos vies. Lily et moi c’était 16 ans d’amitié, je n’avais jamais rien fait sans lui dire, elle savait tout de moi, elle pourrait peut être même écrit un livre sur ma vie, mais pourquoi lui cachée, elle était après tout un bonheur, et mon bonheur.

Lily pouvait être un ange, mon ange. Elle était le genre de femme forte derrière les apparences, un mélange de douceur et de sauvagerie. Elle était la personne la plus importante pour moi, depuis plus de seize ans, je ne lui cachais rien, pas même les petits détails de la vie quotidienne. Une perle rare dans ce monde. Mes parents et les siens avaient été amis, ils s'entendaient à merveille et je me rappelais chaque moment de notre histoire, tout nos étés ensemble. Je me souvenais de cette sensation plus que frustrante lors d'un été il y a de ça deux ans, nous avions été séparé pendant deux mois. Sans doute les deux plus long de ma vie, j'avais du partir pour un petit séjour de langues à Londres, je l'appelais chaque soir, lui racontant en détails mes journées, nos journées. Elle me manquait et je comprenais que nous étions liées l'une à l'autre pour l'éternité. Comme deux sœurs.
La voir passer la porte à cet instant me lança dans la honte, je savais qu’elle l’apprendrait dans quelques secondes et sa réaction me frustrait. Je ne voulais pas qu’elle voit en moi le diable ou autre espèce du genre. Et elle approcha dans une douceur certaine comme toujours, passant ces bras autour de moi comme la meilleure amie qu’elle était.

lilween tu te souviens de ces vacances ? j'en ai gardé tant de bons souvenirs ... tu te rappelles comme j'étais tombée dans la piscine à miami ? Heureusement que t'avais été là pour me sortir de l'eau après !

Mes yeux se posèrent un instant sur la photo, revivant pendant quelques secondes la scène, pour rien au monde je ne l’aurais lâché. Rien.

BLISS Je n’oublierais jamais ces souvenirs avec toi Lily et tu sais que je te laisserais pas tombé dans tout les sens du terme.

Je tentais de parler avec le plus de douceur possible.

lilween que se passe-t-il ma blissy pour que tu sois aussi triste ? cela fait tellement de temps que je ne t'avais pas vue comme ça, tu es si euphorique et joviale d'habitude ! ...

BLISS Je suis un monstre Lily, je … j’ai … j’ai couché avec James Owen hier soir et je ne regrette même pas, je suis un monstre tu aurait du voir le regard d’Edwin quand il nous a vu dans ce lit, il me hais comme la peste et moi j’ai tout perdu