« C’est quoi la destination cette fois ? » « Milan, ma chérie. » Mon regard croisait celui de mon frère et c’était une explosion de joie dans nos yeux verts. Avec nos parents, c’étaient comme ça depuis tout petit : on partait vers une destination inconnu de mon frère et moi, jusqu’au moment où on entraient dans la voiture. Nos parents étaient des dingues de voyages et partageaient cette passion avec nous. Heureusement, ils avaient les moyens financiers qui allaient avec ces nombreux voyages. Milo et moi avons toujours été fusionnels, dès tout petits, puisqu’il est mon ainé de quelques secondes. Personne n’a vraiment su nous séparer, on a toujours été ensemble, et toujours été très complices. C’est vraiment un lien fort qui nous lie, un lien que peu de personnes comprennent s’ils n’ont pas un jumeau ou une jumelle. Nous sommes proches de nos parents, et je pense que ce sont ces voyages qu’on fait depuis tout petits qui nous ont rapprochés tout les quatre. « Milan, c’est génial, on ira faire les boutiques n’est ce pas ? C’est la capitale de la mode ! » « Et les équipes de foot, mon dieu, il faut aller voir un match… » « Oh oui, je te mettrais du maquillage partout ! » Je riais alors en regardant mon frère. Assise en tailleur sur le siège arrière de la voiture, mes lunettes fétiches posées sur ma tête, je m’appliquais à dessiner une nouvelle création. Maintenant que j’y repense, notre enfance à toujours été très calme à Milo et moi. On ne se prenait pas la tête, on était toujours d’accord, et on aimait les mêmes choses. De plus, on a toujours eu le même don, de ne jamais tomber malade… Enfin non, j’ai toujours été plus forte que ça que mon frère sur ce coup là, parce que moi je ne tombais jamais malade, mais lui l’était déjà. Mais j’avoue qu’il est assez résistant, généralement, et pète la forme. Les ennuis ont vraiment commencé dès qu’on est entrés au collège, où on a formé nos personnalités. On était un duo assez horrible, que tout le monde redoutait pour ses farces. On leur faisait même peur avec notre complicité. C’est là où j’ai rencontré la fille qui allait devenir ma sœur siamoise. Ca a tout de suite accroché, elle a accepté mon frère, m’a accepté moi, et a tout aimé chez nous, comme j’ai tout aimé chez elle. Leslie nous a toujours appelé « les M² » et c’est resté jusqu’à Harvard, se répandant comme une trainée de poudre. Elle nous a présenté Jason, qui est devenu aussi notre meilleur ami, et on formait tout les quatre un groupe assez soudé. Les meilleurs amis, la petite bande populaire. D’ailleurs, pourquoi populaire, j’en sais rien. De nos jours, rien n’a vraiment changé, à part les sentiments que je ressens pour Jason, et nos envies d’études. C’était clair et net que Milo allait faire quelque chose dans le sport car il a toujours été passionné de football américain et a toujours été dans toutes les équipes depuis le primaire. Et moi, c’était le stylisme qui m’intéressait, j’avais commencé le dessin à l’âge de sept ans. On me dit que je dessine merveilleusement bien, mais pour moi, ce n’est jamais ça, je ne trouve pas que c’est assez artistique.

« Alors, cette destination ? » Le sms que venait de m’envoyer Leslie me fit sourire. Elle était tellement adorable, elle n’avait pas oublié que je partais. En même temps, ce n’était pas très difficile quoi… On passait toutes nos journées ensemble. « Milan, ma belle, Milan. Je t’apporte un cadeau à mon retour. Love <3 ! » Maintenant que Milo et moi avons enfin atteint nos vingt ans, rien ne nous empêchent de partir en voiture se faire une petite virée, rien que tout les deux, car les voyages sont ancrés dans notre peau, et partir tout les deux nous mets toujours de bonne humeur. Lorsque l’accusé de réception fait vibrer mon cellulaire, je ne peux m’empêcher de sourire en repensant que, au moment de notre rencontre à Leslie, Jason, Milo et moi, on ne pouvaient se douter de ce qui allaient se passer. On ne savait pas qu’on finirait ensemble dans le même lycée, on ne savait pas que Leslie sortirait avec Milo, et qu’on serait tous aussi unit qu’avant. C’était vraiment le truc rêvé. « Hey, Little M, tu me passe un bout de ton sandwich ? ». Et Milo me fait les yeux doux, je laisse retomber mes lunettes sur le bout de mon nez. « Yes, Man ! » Je n’hésite pas à lui donner, après tout il me fait tellement de la peine. Je ne peux m’empêcher de rire à sa mine et lui fait un câlin, toute contente de me faire cajoler. On allait bientôt arriver à l’aéroport et ce serait le bon moment pour faire une sieste, me commander un café au Starbucks avec un Muffin et ce serait le paradis. Il ne me fallait rien de spéciale pour me rendre heureuse, il fallait juste qu’on m’aide un peu, et je savais que presque toujours Milo serait là pour m’aider, au pire il y avait toujours Leslie & Jason. Lorsque notre week end sera fini, mon frère et moi retournerons à Harvard, pour continuer nos études de stylisme et sportives, pour que Milo retrouve sa petite amie, et moi ma meilleure amie, et pour que mon cœur chavire encore face à Jason. J’aime bien cette vie.