Commençons par les formalités : je m'appelle Sixteen Lizéa Walden, mais appelez-moi Sixteen. Je suis née le 18 juin 1990 dans la magnifique ville qu'est Londres. Depuis l'enfance, ma mère m'a élevé seule. Tous les autres enfants avaient une mère et un père, moi non. Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi mais, ma mère m'offrait tout l'amour dont j'avais besoin. Bien que ma mère était une mère célibataire, nous étions riches, extrêmement riche. Je ne manquais donc de rien. Les premières années de ma vie passèrent très vite, bien que mes souvenirs de cette époque sont flous. Une fois rentrée en primaire, je me passionnais très vite pour l'art. Spécialement le dessin et la musique. Quand quelque chose n'allait pas, que j'étais triste, je dessinais. A cette époque, je n'écoutais que de la musique, je ne jouais pas d'instrument. Tout du moins, pas encore. Enfin bref, en primaire, je me fis beaucoup d'amis. Comme tous mes camarades d'ailleurs. C'est bien connu, quand on est petits, on est ami avec tout le monde. Je m'égare, donc dès la primaire je me suis bien intégrée. Il faut dire aussi que j'étais vraiment très sociable et vraiment bavarde. Plus j'étais stressée, plus je parlais. C'est toujours le cas d'ailleurs, mais c'est ce qui fait tout mon charme. Je plaisante.
Une fois rentrée au collège, ma passion pour la musique ne cessa de grandir. C'est pour cela que ma mère m'inscrivit au conservatoire de Londres. Dès lors, tout s'enchaîna à une vitesse que j'en perdis mes repères. J'étais focalisée sur la musique et seulement cela. Il faut avouer qu'entre solfège et cours intensifs de flûte traversière je n'avais plus vraiment de temps à consacrer à autre chose. C'était une vraie passion mais, chanter l'était encore plus. J'ai donc appris à jouer de la guitare pour pouvoir m'accompagner moi-même. La guitare devint mon second instrument. Ma voix plaisait aux gens, je ne dis pas ça pour en mettre plein la vue. C'est que quand j'ai fait des petits concerts privés, tout le monde m'applaudissait et semblait vraiment aimer m'entendre chanter.
Ma vie allait au mieux, je devenais une adolescente, j'avais vraiment tout pour être heureuse. Et pourtant tout changea quand ma mère m'annonça qu'elle avait un cancer plutôt avancé. En phase terminale pour être exacte. Il n'y avait rien à faire. Et ça je le savais, elle allait mourir dans trois jours, une semaine, un mois ou plus. Je ne savais pas combien de temps il nous restait. Au fond, c'était cela le plus terrifiant. Ma mère, qui était la seule personne que j'avais, pouvait mourir à tout moment. J'avais 15ans et ma vie allait changer du tout au tout. Je pris donc mon courage à deux mains et lui posait la question que je n'avais jamais eu le courage de formuler avant : qui est mon père ? Je savais qu'elle était très faible mais il fallait que je sache, je ne pouvais pas rester dans l'ignorance durant le reste de ma vie. Malgré sa faiblesse, ma mère me raconta tout, dans les moindres détails. Erwan, son amour pour lui, le chauffard ivre puis la mort de son bien-aimé. Cela l'avait fait souffrir, mais elle se sentait soulagée, je le savais. Enfin, ma mère me raconta comment elle m'avait eu. Une banque de sperme. Ma mère ne connaissait pas le donneur, pas plus qu'il l'a connaissait. Tout cela n'avait rien de vraiment romantique mais s'était mon histoire et je m'en contentais. Je n'avais pas vraiment le choix de toute façon. Ma mère m'expliqua que je pouvais le retrouver si je le souhaitais à ma majorité. Puis elle me quitta, sa dernière phrase restera gravé dans ma mémoire pour toujours, « Réalise tous tes rêves et ne recules jamais quand tu doutes ». Elle me laissa seule, seule contre le monde. Nous étions deux. J'étais à présent seule. Je me souvins que pendant plusieurs jours je me faisait rien d'autre excepté pleurer. Je ne mangeais plus, à mes yeux c'était secondaire. J'étais en hypoglycémie quand les services sociaux sont venus me voir. Ils voulaient m'emmener. Je ne voulais pas c'était aussi simple que ça. Je demandais donc à être émancipée. Je ne voulais pas aller dans une famille d'accueil. Je ne voulais pas que deux adultes et surtout une femme rentre dans ma vie. Pour ma mère. Entre toutes les options que j'avais j'ai préféré rester seule. C'était ce que j'étais de toute manière, seule. Ce mot me définissait bien. A 17ans j'étais libre. J'habitais dans mon propre appartement dans le centre-ville de Londres et je continuais mes études avec une partie de l'argent de mon héritage.
J'obtins mon bac à 18ans. Cette même année, je commençais mes recherches sur mon père biologique -Eh oui, j'avais enfin 18ans! - ainsi que sur mon avenir, mes études. Ayant d'excellentes notes, j'ai été acceptée à Cambridge sans aucun problème. Je fais des études de droit, en seconde année. Je n'avais jamais vraiment été attirée par le droit avant de voir un reportage à la télé qui m'a vraiment captivé. Depuis ce jour, j'ai décidé de suivre ces études. Entre temps, j'ai rencontré mon père. Mais il ne veut pas que sa famille sache pour moi. Je ne lui en veux pas. Déjà, qui suis-je pour lui en vouloir ? Ok, je suis sa fille mais on ne se connait pas. Et puis je le comprends, si j'étais dans son cas j'aurais réagi de la même manière.
J'ai appris depuis peu que sa fille était à Harvard, il faut que je sympathise avec elle sans faire de gaffe à propos de ce que je sais au sujet de son père enfin je veux dire notre père...

Bienvenue à toi ! =)