__________Riche fille d'un diplomate issu de l'aristocratie américaine et d'une simple avocate italienne, Lizéa Anna Middleton naquit, dans des draps blancs et une cuillère en or dans la bouche, le 17 janvier 1987 à l'hôpital de Rome. Ses parents qui s'étaient rencontrés par maladresse dans un tribunal avait souhaité sa naissance depuis tant d'années avant qu'elle ne vit le jour. Elle fut fille unique. Élevée dans les hauts rangs de la société, elle passait toute son année aux Etats-Unis dans un grand appartement de l'Upper East Side et toutes ses vacances dans la résidence secondaire de la famille Middleton, à Naples. Elle reçut dès l'âge de trois ans, ses premiers cours chez elle, par correspondance et durant toute sa scolarité, ce fut ce même professeur qui jugea ses performances et qui la poussait toujours plus loin dans ses réflexions et sa philosophie. Grande lectrice, elle se lança très tôt dans des critiques approfondies de la littératire contemporaine et écrivait elle-même des nouvelles qu'elle espérait pouvoir publier à l'avenir. Ses parents, trop occupés par leur travail, ne se souciaient que très peu de sa réussite, mais ils ne s'inquiétaient pas pour autant car ils la savaient entre de bonne main.

__________En dehors de ses cours particuliers, elle avait peu de contact avec l'extérieur. Elle était très souvent enfermée chez elle et seule sa gouvernante avait la nette idée de la faire sortir de temps en temps dans les magasins ou bien dans le parc pour profiter de la chaleur extérieur. Elle avait très peu d'amis, seul Stefan fut et subsistera à jamais le meilleur ami et confident de Lizéa. Elle avait la chance de l'avoir et de savoir qu'il la comprenait, sachant que son père était un collègue de celui de Lizéa et que sa mère faisait partie de l'Élite de Manhattan. Ils étaient très proches et il faut l'avouer, la séparation fut très dure quand Stefan apprit qu'il s'installait définitivement sur la côte Ouest. (...)

__________Comme toute adolescente, Lizéa fit donc sa crise d'adolescence. Mais elle fut encore plus violente que celle des autres, car elle était rejetée de tous et plus personne ne la comprenait. Ses parents n'essayaient même pas de la faire confidente. Elle n'était qu'une jeune femme qui avançait dans la vie, et qui reprendrait plus tard le flambeau de son père ou de sa mère ... Seulement, Lizéa, au fond d'elle, se préparait déjà à revendiquer ses choix, et sans aucun doute, elle refuserait catégoriquement de suivre la voie de ses parents. Et se rebellant de jours en jours, son père finit par la battre plus de deux fois par jour, pour des raisons quelconque, cherchant toujours à la faire craquer et changer d'avis. Mais plus battante et forte que jamais, elle résista jusqu'au bout. (...)

__________Ce fut donc, une fois diplomée à l'âge de dix-huit ans qu'elle décida d'aller étudier la littérature européenne, dans une célèbre université française. Toutefois, la seule fois où elle rentra aux États-Unis pour les vacances, elle se fit embarquer dans une mairie puis une église pour se donner à un mari que ses parents avaient choisi pour elle. Elle se dit alors qu'au fond, ses parents n'étaient que des bourges vieillots et qu'elle ne leur adresserait plus jamais la parole. Elle coupa donc les ponts et survécut grâce à l'argent de son mari. Quand elle fut sûre de pouvoir obtenir un bon gain lors du divorce, elle annonça à son mari non-désiré qu'elle l'abandonnerait et qu'elle voulait sa part d'argent. C'était l'année dernière, et aujourd'hui, elle s'envole pour l'université d'Harvard, d'où elle a reçu un ordre de mission pour une année d'assistance languistique aux côtés de professeur d'Harvard. Plus heureuse que jamais, elle sait qu'elle pourra peut-être revoir son meilleur ami, qui s'est lancé, il y a de ça quelques années, dans d'ambitieuses études à Harvard.