Allongée sur mon lit je ressasse sans arrêt le passé. Je m'imagine une vie avec mes parents, heureuse, sans heurt, avec pour seul bonheur le fait qu'ils soient en vie. Pourquoi n'ai-je pas moi aussi péri dans ce satané accident de voiture? Pourquoi eux seuls y sont restés? Une larme roula sur mon visage, je n'aimais pas être seule que ce soit dans ma chambre ou autre part. Je me sentais tellement vulnérable dans ces moments là. Le pire c'était que à chaque fois que je me retrouvais seule je pensais toujours à la même chose et malheureusement pour moi j'étais très souvent seule. Un peu trop d'ailleurs. Mon lycée me manquait, l'université était vraiment beaucoup plus différente que je ne l'aurais imaginer. Je me sentais mal ici, il fallait que je retrouve mes bonnes vieilles habitudes si je ne voulais pas péter un câble. D'ailleurs, il fallait que je sorte de cette chambre, que je laisse mes idées noires sur ma couverture et que j'aille prendre l'air. Cela me ferait le plus grand bien surtout que dehors l'air était frais et le vent emporterait surement tout ce mal être qui avait pris possession de mon être.

Je me redressa rapidement, un peu trop, ce qui me valut quelques secondes d'étourdissement. Il fallait que je me bouge et que j'arrête de pleurer. Je pris mon sac à main, y glissa mon téléphone portable à l'intérieur accompagné de mon iPod touch et sortit de ma chambre ayant pour seul but respirer un bon coup. Je ne savais pas vraiment où j'allais me rendre, je laisserais mes pas me guider, je pouvais avoir confiance en eux. Après tout, que j'aille n'importe où n'allait pas changer grand chose à ma vie... Prendre l'air et puis c'est tout! Pas besoin d'aller à des kilomètres pour cela. Je sortis de la maison, enfin de compte j'allais me rendre dans un parc. C'était joli, vert et très bon pour la santé morale. Je mis quelque temps à arriver à destination. Je marchais tellement lentement que s'en était déprimant, moi qui d'habitude marchait à une vitesse beaucoup plus rapide. Je m'installa sur l'herbe ayant pour vue un joli petit lac recouvert de nénuphar et de canard qui cancanaient tranquillement. Que j'aurais aimer moi aussi être un animal de temps à autre. Eux ne souffraient pas autant que les humains. Le contraire n'avait pas été prouvé en tous cas.

Spoiler:

Donald... Ces canards me faisaient penser à Donald Duck. Mon personnage préféré dans la série Mickey et compagnie. On comprenait rarement ce qu'il disait mais il avait son charme et était tellement marrant qu'on ne pouvait que l'aimer surtout quand il se mettait à s'énerver pour un rien. Je me sentais mieux, l'air me faisait du bien, j'étais contente d'être ici enfin de compte, le paysage était tellement magnifique qu'on ne pouvait pas regretter d'être là. Pourquoi je me plaignais? Je n'étais peut-être pas aussi populaire qu'avait mais j'étais à l'université et de Cambridge en plus de ça! Ce n'était pas donné à tous le monde et j'avais une chance énorme d'être là. Il fallait que je profite à fond et arrête de pleurer sur mon sort. Le canard plongea la tête sous l'eau et là tout mes espoirs retombèrent. Comment pouvais-je être positive avec pour seul but être heureuse alors que c'était quasiment impossible? Il sortit la tête de l'eau et la secoua ainsi que tout son plumage. La vie de canard était aussi nulle que la mienne. Quand il faisait froid et que les lacs, rivières, fleuves et autres gelaient ils n'avaient plus de quoi vivre. L'eau c'était leur milieu de vie. Ils n'avaient aucun avantage à part ce mouillé le derrière constamment et encore je ne sais si c'était vraiment un avantage.

J'étais plongée profondément dans mes pensées quand un bruit se fit entendre. Même avec mes écouteurs dans les oreilles je l'avais entendue. Je me retourna pour voir d'où venait tout ce boucan. C'était une jeune femme blonde, très jolie, plutôt mince qui apparemment avait un sac aussi bordélique que le miens. Cela me fit sourire intérieurement. Ces derniers temps c'était très rare que j'arrive à extérioriser ce que j'exprimais intérieurement. Elle cherchait quelque chose de très important car elle était pressée et faisait plutôt n'importe quoi. Une feuille lui appartenant s'envola, elle vint à ma rencontre. Elle était peut-être triste la petite feuille que sa maitresse l'ait abandonné... Je dis n'importe quoi... Ressaisis-toi Macy! Je me leva, heureusement pour moi j'avais arrêter de pleurer. Je n'avais pas envie de me justifier devant une inconnue. Je n'étais pas du genre à me confier à la première venue même si on m'avait dit que cela faisait souvent beaucoup de bien. Mais je ne connaissais pas cette jeune femme et ne connaissais encore moins sa réputation. J'allais lui rendre sa feuille. Tout en marchant je regarda le dessin qu'elle avait fait. C'était vraiment très réussis. J'étais épatée! Elle dessinait extrêmement bien! Je vis qu'elle avait dessiner le jeune homme qui passait sa vie dans le parc. Il était toujours au même endroit et avait la même pose que sur le dessin. Elle me regardait avancer avec une petite pointe d'appréhension qui se lisait dans ses yeux.

« Salut! Heum... Je crois que cela t'appartient, il est très bien réussi je trouve. Tu dessines depuis longtemps? »

J'avais dis ça d'une traite. J'étais de plus en plus timide et je n'aimais pas vraiment ça. Avant cela ne m'aurait poser aucun problème de parler comme ça avec une inconnue mais depuis que j'étais arrivée ici je ne me sentais pas à ma place. Mais je ne pouvais rien faire d'autre que de subir les foudre de mon cerveau et de ce qu'il pouvait bien me dicter. Elle m'avait l'air assez sympathique. Je ne m'étais pas encore présentée mais j'attendais plutôt de voir si elle allait me répondre. Après peut-être que nous pourrions faire connaissance. Je n'avais pas parler à beaucoup de personne ici à Cambridge, j'étais même sure de connaître plus de monde à Harvard qu'ici mais je n'y pouvais pas grand chose. J'aurais peut-être du choisir d'aller à Harvard! Mais peut-être que cela aurait été l'inverse, qui sait? J'attendais sa réponse tout en lui rendant le dessin qu'elle prit avec sa main droite.

Pendant ce temps là je regardais le jeune homme qu'elle avait dessiner. Il n'avait pas l'air le moins du monde d'avoir été déranger par la fouille de sac intensif de la jeune femme. Je ne savais pas pourquoi mais j'avais une grande envie d'aller en cours. Aujourd'hui il n'y avait pas cours mais j'avais envie d'y aller. Surement pour passer le temps et être occupé à autre chose que penser. J'entendis quelqu'un me parler mais je ne réagis pas pour autant. J'étais partie dans une rêvasserie profonde ou pour me faire sortir de là il fallait drôlement s'accrocher à moins que je m'en sorte seule. Je repensais à carnardDonald le plus beau des canards! Lui aussi pensait-il? Ou alors ne faisait-il que voler, flotter et manger?

J'étais toujours dans ma rêverie quand elle se remit à parler. J'entendis seulement le mot Lily qui avait réussi à transpercer cette carapace de rêves. C'était joli comme prénom Lily. Et puis cela allait très bien avec son visage. On aurait dit qu'ils étaient fait l'un pour l'autre. C'était tellement cool! Macy n'allait surement pas très bien avec mon visage. Ce n'était que mon avis mais je le ressentais comme ça. Je n'aurais pas du avoir de prénom, cela aurait été beaucoup plus simple. On m'aurait appelée l'Inconnue ou encore la Fille. Mais on aurait jamais dit: Macy la fille au joli visage qui ne va pas du tout avec son prénom. Il fallait que je retourne dans le monde des humains parce que je me prenais trop la tête pour rien et disait qui plus est n'importe quoi. Personne ne disait ça vu qu'ici personne ne faisait attention à moi. Ce n'était pas plus compliqué que ça. Je secoua légèrement la tête et la regarda, elle avait passé sa main devant mon visage, à en voir son regard elle était inquiète de mon comportement. Bravo Macy! Maintenant tu fais peur aux gens, de mieux en mieux!

« Enchanté Lily, moi c'est Macy, Macy Grint... Désolé pour cette petite absence au passage... »

On aurait dit une fille coincée qui parlait alors que quelques minutes auparavant je n'avais qu'une envie c'était de redevenir la personne connue que j'étais avant. J'étais mal partie pour ça en tous cas. Je la regarda vraiment pour la première fois depuis que je lui avais rendus son dessin. Elle avait de beaux et longs cheveux, des yeux couleurs noisette magnifique. Son visage était fin et très bien dessiné. C'était l'une de ses filles que tout le monde jalouse parce qu'elle a une beauté pure sans artifice. Je la jalousais là maintenant, je lui aurait ressembler je n'aurais pas eu de problème avec ma soi-disant réputation. Il fallait que j'arrête d'y penser d'ailleurs parce que cela allait devenir une obsession et j'allais en perdre mon anglais. Enfaites, je ne savais pas quoi lui dire. Qu'est-ce qui avait bien pu me prendre de venir lui rendre sa feuille et d'avoir commencer à taper la discute? J'aurais pu juste lui rendre sa feuille et m'en aller. Mais non! Il avait fallu que je reste sur place, à me mettre à rêvasser et à lui dire comment je m'appelais. Mais maintenant le mal était fait. Assume Macy!

Bon allez, il faut que je me motive un petit peu et que je lui parle de quelque chose. Maintenant que je suis là je vais parler et apprendre à la connaître ce sera plus simple pour tout le monde. En plus de ça elle n'avait pas l'air d'être l'une de ses pimbêches qui emmerde son monde. On avait surement plus de point commun qu'on ne pouvait l'imaginer toutes les deux. Mais quel sujet pouvais-je bien sortir sur le tapis? Je n'allais pas parler de Donald, se serait ridicule et elle allait me prendre pour une cinglée. Même si j'en suis une ce n'était pas vraiment une raison. Mais oui! Elle venait surement d'arriver vu que je ne l'avais jamais vu... Je me demandais elle venait d'où et je me demandais aussi si elle avait déjà passer la porte pour aller à Harvard. Je l'avais passé une ou deux fois dès mon premier mois. C'était tellement grandiose de passé d'un endroit à l'autre.

« Cela fait longtemps que tu es arrivé ici? Ou pas du tout? »

Question débile, réponse débile mais bizarrement je ne sentais pas une réponse débile pointer son nez. Elle avait l'air d'une personne polie et très gentille. Je n'arrivais pas à lui sourire. C'était débile ça aussi mais je repensais encore un peu trop à cet accident. Pourquoi avais-je penser à ça moi aussi? Je n'étais pas douée, vraiment. On aurait du m'enfermer dans un asile avec toutes les pensées morbides que je pouvais avoir seulement en une heure. Mais heureusement je ne faisais rien, je ne faisais que penser et c'était déjà beaucoup. Je ne savais pas vraiment quoi faire avec mes problèmes. Et je ne voulais absolument pas retourner voir une psychologue comme cela avait été le cas après l'accident. Je crois que le pire c'était justement d'y aller car elle me demandait encore et toujours de raconter ce qui c'était passé ce qui a fait que cela a ancré ce souvenir encore plus dans ma tête et que maintenant je ne pourrais plus jamais l'oublier ou y penser. Satanée psychologue!

Elle reprit conscience, était revenue dans notre monde et avait plutôt l’air gênée. Si elle savait que je me fichais qu’elle soit perdue dans ses pensées plutôt que de me prêter attention. J’aurais tellement voulu lui dire de continuer à rêver même si sur le coup n’ayant pas l’habitude elle m’avait inquiétée. Au plus profond de ses yeux je percevais une gentillesse mais au premier abord elle était plutôt perçue comme distante. Elle avait mis un masque invisible comme si son passé était difficile et qu’elle voulait surtout le garder pour elle. Mais qu’avait-il bien pu se passer? Comment lui dire que j’étais peut-être en état de comprendre sa détresse? Sans m’en rendre tout de suite compte, elle me m’étais un peu moins mal à l’aise que les autres personnes que je croisais. Elle avait quelque chose. Peut-être était-ce le fait que je me retrouvais un peu dans ses yeux, dans son regard? J’étais pratiquement sure que si elle se mettait à sourire, tout son visage s’illuminerait, ses yeux se mettraient à pétiller. J’étais sure qu’elle était capable de transmettre son bonheur aux autres. Sa voix mélodieuse me chanta alors :

« Enchantée Lily, moi c’est Macy, Macy Grint… Désolé pour cette petite absence au passage… »

Je me décomposa d’une traite. Avais-je bien entendue? Macy? Grint? Ce n’étais pas possible, pas maintenant. Je n’étais pas prête! Et pourtant, c’était bien le nom de ma prétendue colocataire. Génial! Moi qui espérait lui plaire! Je l’avais dérangée en pleine rêverie. Je me sentais terriblement mal. J’aurais voulu être une minuscule coccinelle pour voler loin d’ici. En plus, elle était désolée pour « sa petite absence ». Quelle honte ! Il ne fallait pas qu’elle soit désolée. Tout ceci était de ma faute. Je m’imaginais alors toujours chez moi à me morfondre dans mon lit, me disant que si je n’avais pas été ici (encore par ma faute), je ne serais jamais allée à ce satané parc. Que par ce vent, mon dessin ne se serait pas envoler. Que je n’aurais jamais eu une illumination pour ma chanson en la voyant. Que je n’aurais pas fouiller dans mon sac en faisant un bruit monstre! Et que pour finir, je ne l’aurais jamais déranger dans ses pensées! Essayant de refouler ma colère, j’essayais de me contrôler. Des larmes me venaient sans que ce soit vraiment le moment. Je ne souhaitais qu’une chose : que ce soit un cauchemar. J’espérais me réveiller bientôt dans mon lit douillet de la maison et que la rentrée n’allait avoir lieu que plus tard. Et si elle ne m’aimait pas? Et si elle me détestait? Et si elle me haïssait? Et si, et si … Il fallait que je respire calmement, j’étais prête à me provoquer une crise de tétanie. Je me remis à la regarder, à regarder ce visage mystérieux qui donnait envie de la connaître. Elle avait l’air de s’en vouloir de m’avoir répondu. Je recommença à psychoter : était-ce parce qu’elle ne m’aimait pas? Respire nom d’un chien! Ce n’est rien de tout ça! J’essayais réellement de m’en convaincre. Puis, l’expression de son visage changea. Il faisait désormais place à la curiosité. Enfin, sa voix suave repris le dessus :

« Cela fait longtemps que tu es arrivée ici? Ou pas du tout? »

Je réalisa qu’elle me prêtais réellement attention. Était-ce du faux? Du vrai? Comment le savoir? Son visage restait toujours aussi stoïque, disons plutôt prudent. Oui c’étais ça. Elle était prudente. Je me mis à penser alors à mon arrivée ici. Ce matin même. Après avoir posée mes affaires dans une chambre plutôt banale qui se trouvait dans la résidence nommée « magdalene », je m’étais mise à visiter l’endroit. J’avais découvert la librairie. J’avais vu qu’il y avait également un théâtre et un musée. Je m’étais balader dans les couloirs passant devant les salles de classes tout en essayant de me repérer. Rien de tel que de se perdre le premier jour de cours pour laisser son sourire forcé dans un coffre fermer à double tours toute la journée. Je savais qu’il y avait les trucs habituels comme un réfectoire et une salle de gymnastique. Puis bien sure ce grand terrain que j’appelais parc où je me trouvais en ce moment même.

Après avoir fait tout ce petit tour je m’étais cogner contre une jeune fille du nom de Lilween. Elle m’avait renversé du café dessus. Elle était avenante et nous avions sympathisé. J’avais appris durant nos quelques minutes de discussion qu’elle venait de Harvard. Mais moi je n’y avais pas encore mis les pieds. Timide comme j’étais, je n’avais pas encore éprouvé l’envie de découvrir l’autre côté. Mais j’étais sure que ça n’allait pas tarder. Peut-être étais-ce mieux qu’ici ? Le seul moyen de le savoir était d’y mettre les pieds. Je lui répondis alors, d’une voix toujours aussi irritable à mes oreilles :

« Pas du tout. Depuis quelques heures seulement. »

J’avais sentis qu’en parlant ma bouche avait fait une sorte de grimace sans que je puisse ma contrôler. C’était à la suite de l’écoute de ma voix si « moche », comment pouvais-je réussir à chanter ? Je me sentais vraiment faible tout à coup. Allez me dis-je, prend sur toi, sois gentille, dis quelque chose !

« Et toi? »

Je n’avais réussi qu’à sortir deux mots ! Deux petits mots de ma bouche. Je me sentis réellement minable ! Comment pouvait-elle rester là et ne pas partir en courant? Je baissas les yeux de honte, de peur qu’elle me rabaissât. J’attendis impatiemment qu’elle me réponde, voir si j’allais trouver sa voix toujours aussi harmonieuse qu’au début.

Elle avait une jolie voix, enfin, ce n'était que mon avis mais apparemment elle, sa voix ne lui plaisait pas tant que ça vu la grimace qu'elle fit quand elle se mit à me répondre. Elle avait une voix un peu hésitante quand elle me parlait, elle ne savais pas tellement comme si prendre et puis avec ma carapace cela devait être difficile de se sentir à l'aise. Je devais me montrer plus ouverte parce que je lui faisait plus peur qu'autre chose. Pourtant en y réfléchissant bien je ne faisais pas vraiment peur. Même les animaux n'avait pas peur de moi même si j'aurais bien voulu que les insectes me fuient parce que c'était surement les êtres les plus répugnants qu'il y avait sur cette terre. Ils me faisaient vraiment peur et dès que j'en voyais un s'approcher de moi soit je m'enfuyais en criant, soit je restais sur place en criant toujours ou soit j'essayais de la tué encore et toujours en criant! D'ailleurs quand cela m'arrivait c'était la honte totale mais je n'en avais rien à faire de ce que pouvais penser les gens sur mon caractère ou ma façon de faire. J'étais comme j'étais et je n'allais absolument pas changer pour leurs beaux yeux.

« Cela fait déjà un petit moment que je suis ici mais j'avoue que je passe plus mon temps à Harvard qu'ici quand j'ai une pause. »

Et voilà que je me mettais à lui raconter ma vie qui était totalement pathétique. Elle avait l'air gênée, je ne savais pas si c'était pas ma présence ou par quelque chose d'autre mais cela ne me mettait pas mal à l'aise. C'était intéressant de faire connaissance avec les nouveaux élèves surtout quand c'était des filles et qu'elles étaient aussi jolies que Lily. Je n'ai pas de tendances homosexuelle mais quand une femme est jolie on a le droit de le dire et de le penser! Les hommes eux ne se gène surement pas pour baver dès qu'une nana passe devant eux alors pourquoi une fille n'aurait-elle pas le droit de complimenter quelqu'un même si ce n'était que intérieurement. Je ne savais pas vraiment ce que je devais faire, fallait-il que je la laisse seule avec son dessin? Ou fallait-il que je reste et que j'apprends à la connaître un petit peu plus? J'optais pour la seconde réponse. Aller à Harvard était quelque chose de vraiment... inimaginable, jamais je n'aurais penser pouvoir y entrer un jour... Et grâce à cette porte mon rêve c'était réalisé malgré le fait que je n'y étudiais pas. Les professeurs étaient aussi compétent à Cambridge qu'à Harvard et dans les deux cas c'était surement les deux plus grandes universités au monde et j'avais la chance de faire partie de l'une d'elle. Harvard était connue dans le monde entier, c'était l'université où tout le monde rêvait de faire son entrée. Malgré le nombre de demandes on espérait quand même être pris même si on savait que l'on n'avait aucune chance. L'espoir fait vivre comme on dit. J'ai toujours rêver d'aller à Harvard mais quitter Cambridge m'était impossible, j'avais tellement de bon souvenir ici qu'il m'aurait été impossible de quitter cette magnifique ville. Et d'ailleurs, quelle surprise j'ai eux quand j'ai su que Cambridge était relié à Harvard. Mon rêve allait se réalisé et tout ça grâce à une seule et unique porte.

« Ça te dérange si je m'assoies? Si tu ne veux pas de moi, il n'y a pas de soucis, je m'en vais. »

Je lui souriais, enfin! Cela avait été un peu dur, mes joues avaient tellement perdu cette habitude qu'elles auraient pu être douloureuses mais elles n'en firent rien. De plus quand je souriais, mes yeux suivait la cadence ce qui faisait que j'avais mon visage qui souriait tout entier. Quand les gens se mettaient à sourire la vie devenait nettement plus belle. Les gens étaient heureux donc ils le montraient. Les sourires forcés eux se voyait mais rendant quand même un petit peu heureux car on se doutait que l'autre personne voulait faire plaisir en souriant même si cela n'était pas vraiment réel. J'aimais beaucoup sourire, malheureusement en ce moment je n'avais pas vraiment beaucoup d'occasion de le faire mais à partir du moment où je m'y mettais je ne m'arrêtais plus. Rire aussi faisait du bien. C'était très bon pour la digestion mais encore plus pour le bonheur. Rire était important dans une vie, quand on riait on se sentait beaucoup mieux. Même quand le moment était mal choisit rire calmait ou réconfortait mais à sa manière. Je ne comptais pas rire pour le moment et je ne voulais surtout pas rire seule.

Une voix toujours aussi harmonieuse. Pas changée, magnifiquement belle. J’étais surprise lorsqu’elle me répondis en faisant une phrase de plus de trois mots. Cela voulait bien signifier qu’elle s’intéressait à moi, non? Mais attendez, si elle préférait passer du temps à Harvard plutôt qu’ici, que faisait donc t-elle dans cet endroit? Roh et puis de quoi je me mêle moi?
Je n’avais toujours pas relevé ma tête, sûrement parce que j’étais encore trop paniquée à l’idée qu’elle me dévisage comme une stupidité humaine. Pourtant elle n’avait pas vraiment l’air d’être comme toutes ces filles superficielles, qui aiment se montrer et prouver qu’elle sont les reines, qui aiment réussir à mener leur petite équipe par le bout du nez, et qui aiment par-dessus tout humilier les autres par le simple fait de passer devant chacun d’eux. Non, Macy avait vraiment l'air d’être une fille géniale. De toute façon, « qui ne tente rien n’a rien ». Et c’est en pensant à cette phrase que je m’apprêtais à relever la tête pour affronter son visage lorsqu’elle me demanda alors :

«  Ça te dérange si je m’assoies? Si tu ne veux pas de moi, il n’ y a pas de soucis, je m’en vais. »

A présent elle souriais. Elle venait de me demander la permission de s’asseoir à côté de moi et en plus de ça elle souriait! Comme je l’avais imaginé son sourire lui allait à ravir. Il illuminait son visage entier! Elle était radieuse. Que pouvait-elle bien faire, seule, dans cet endroit, à être mélancolique comme elle l’était tout à l’heure? Ce n’était pas un sourire forcé comme tant de gens font pour faire plaisir aux leurs, non. Le sien était d’une telle spontanéité. Ça me fit chaud au cœur. J’étais… contente, oui c’est ça. Contente que ce soit à moi qu’elle souriait et contente qu’elle ait enlevé ce masque devant moi. Cette fille était vraiment agréable. Et dire que ça allait être ma colocataire de chambre. Le savait-elle? Devais-je le lui dire? J’espérais que le lien qui venait de se créer allait se renforcer avec le temps. J’en avais besoin. J’avais besoin que quelqu’un soit là pour moi. Et aussi que moi je sois là pour cette personne. Mais j’avais tellement peur que l’on me laisse une seconde fois seule. Était-ce le moment de passer à autre chose? Mais surtout, étais-je prête? La solitude s’était emparer de moi, tout le monde m’avait oublier de là où je venais. Alors peut-être était là ma chance. Malgré tout je savais que j’allais me montrer toujours distante, que je n’étais plus la même, que cet accident m’avais changé. Elle souriait toujours et moi je souris à mon tour. Je voulais me donner une chance. Une chance de peut-être connaître une personne attachante. Surtout que j’allais vivre plusieurs moi avec elle, ce qui en fin de compte ne me laissait pas tellement le choix de la connaître ou non.

« Non je t’en prie, installe-toi. »

Je releva mes genoux et les plia contre ma poitrine. Je mis mes bras autour d’eux, je me sentais mieux. Elle n’avait pas du tout l’air de savoir que j’allais être sa colocataire de chambre, je pense qu’elle me l’aurait déjà dit autrement. Je voulu alors lui annoncer, guettant sa réaction :

« J’ai vu d’affiché dans la résidence Magdalene que tu allais être ma colocataire de chambre. Le savais-tu? »

Je ne savais pas si j’avais mis le tact qu’il fallait lorsque je lui annonça mais mon sourire était figé attendant patiemment sa réponse. Je me dis alors que de la fixer n’étais pas non plus le meilleur moyen de la mettre à l’aise malgré le fait qu’elle ait un visage sublime et ensoleillé par son sourire. Je détournis un peu la tête, fixant mes mains dont les doigts jouaient avec l’herbe. Le soleil reflété sur les brins donnait une luminosité verte claire. Je respira un grand coup tout en le faisant discrètement, j’adorais sentir l’odeur de la nature, entendre les oiseaux chanter. Je relevais la tête, les rayons dorés du soleil se reflétait sur l’eau du lac et éclairait les plumes délicates et multicolores des canards. C’était vraiment une belle journée, une agréable journée. J’espérais qu’un seule chose : qu’elle ne se finisse pas.

Je posa mon derrière à côté d'elle et me mis en tailleur. L'herbe était verte et moelleuse. Peut-être moins aussi moelleuse qu'à côté de l'étang mais c'était moins humide que là bas. Je jeta un regard vers le lac, Donald était toujours à sa place sauf que maintenant il était accompagné de quelques petits copains. Ils avaient des amis au moins, il se sentait beaucoup moins seul comme moi enfaites. Comme si Donald était était mon jumeau animal. Je me faisais un peu trop de film mais cela me permettait d'espérer le plus souvent, j'aimais imaginer un autre monde, meilleur que celui-ci, cela fonctionnait mais malheureusement ce n'était pas réel. C'était vraiment dommage d'ailleurs. Enfin... Je regarda la jeune femme qui venait de m'adresser la parole. Donc, je ne m'étais pas trompée, c'était bien cette Lily là. J'étais contente, elle était gentille, même si je ne la connaissais pas vraiment elle ne m'avait pas envoyer paitre. J'étais contente aussi de savoir que nous n'étions que deux dans la chambre parce que je n'aimais pas vraiment partager ma chambre. Là je n'avais pas vraiment le choix et puis peut-être que nous deviendrons de très bonnes amies qui sait?

« Je savais que c'était une Lily mais je ne savais pas que c'était toi. »

Je lui souris de nouveau. J'avais envie de plus la connaître, j'aimais bien savoir des choses inutiles sur les personnes qui m'était proches ou pas. C'était toujours... rassurant? De savoir que les personnes que l'on côtoyait avait une vie comme tous le monde. Mais je ne savais pas vraiment quoi lui demander. Ses films préférés? Ses musiques? Son style de musique? D'où elle venait? Si elle aimait les cours? Quoi que on me répondait souvent non à cette question. Ou alors, était-elle célibataire? Des choses que tous le monde aimait savoir juste pour informations mais qui ne servait pas forcément. Je ne cherchais pas à savoir des choses à dire contre elle mais plutôt à devenir amie avec cette jolie jeune femme qui avait tout de parfait. Peut-être était-elle, elle aussi parfaite? Même si la perfection n'existait pas, elle l'était surement mais à sa manière.

« Parle moi un peu plus de toi, ce que tu aimes ou que tu détestes enfin des trucs comme ça quoi. »

J'étais un peu directe, comme à mon habitude. Je ne pouvais m'empêcher de faire les choses en douceurs. Ce n'était pas dans mes cordes. Même quand c'était dans un moment délicat je disais toujours le fond de ma pensée qu'elle soit positive ou négative mais je ne mentais jamais. Je tenais toujours mes promesses aussi, je ne trouvais pas normal le fait de promettre et de ne pas tenir ensuite cette promesse. C'était de l'irrespect à celui qu'on avait promit et le respect était très important à mes yeux. Enfin de compte j'étais une chieuse profonde, je me demandais comment les gens arrivaient à me supporter.

Elle m’avait répondu en souriant. Comme si elle était ravie que l’on soit ensemble dans la résidence. Elle me mettait au fur et à mesure de ses paroles en confiance. J’étais sure qu’elle ne s’en doutait pas. Je me sentais beaucoup mieux chaque seconde qui s’écoulait. Je repris mon courage à deux mains, j’étais prête à affronter la vie telle qu’elle était. Du moins j’essayais de m’en donner le courage. Elle n’avait pas l’air d’être déçue que ce soit moi qui était dans sa chambre. Je commençais alors à penser au futur qui allait se construire, puis elle me demanda :

« Parle-moi un peu plus de toi, ce que tu aimes ou que tu détestes enfin des trucs comme ça quoi. »

Au moins, elle avait été directe et n’avait donc pas fait le sentiment d’une moindre hésitation. Elle me l’avait lancée sans réfléchir. Étonnamment, cela me plût. Elle portait de l’attention sur moi. Je n’étais plus « quelque chose » d’indifférent aux yeux de certains. Je me sentais vivre de nouveau. Elle s’intéressait à moi. Elle voulait en savoir plus sur moi. Gloups’. Je n’avais pas tellement pensée à cette initiative. Devais-je lui raconter ma vie? Ou cela viendrait-il avec le temps? Oui, je me disais que oui. Pour cette fois-ci, je lui raconterai des petites choses, mon caractère, mes goûts… Cela était mieux dans ce sens. Elle m’avait posée cette question sans une pointe de mesquinerie, c’était seulement pas curiosité de me connaître. Je l’avais sentie, elle ne cherchait pas à me blesser. Ce n’était pas une mauvaise curiosité. Je me sentais apte à lui répondre sans que je me pose des questions en même temps afin de avoir si ce que je lui racontais était correct ou non à ses yeux. Je ne voulais pas me poser la question de savoir si ce que je disais était utile ou ne l’étais pas. J’avais enfin l’occasion de parler à ma guise, je n’avais pas envie de gâcher ce moment. C’est alors que je sortis nonchalamment :

« Et bien, comme tu as pu le remarquer je dessine. J’aime dessiner, j’écris également des chansons que je chante aussi. J’aime faire ça. C’est quelque chose qui me fait du bien. C’est pour moi que je le fait. »

Je pensais au fait qu’elle ne comprenne pas le charabia que j’étais capable de lui dire. Mais c’était en quelque sorte pour moi aussi que je parlais et je passais donc outre à cette pensée. Je continuais :

« J’aime aussi cuisiner -chose qui pouvait passer de stupide, qui aime cuisiner à notre âge?, mais je m’en fichais- surtout les desserts, les pâtisseries…
Mes parents me manquent, je tiens beaucoup à eux, ils sont plus que de simples parents pour moi.
Je suis quelqu’un de plutôt réservée et timide. Tu l’as peut-être remarquée. Je suis rêveuse et malheureusement très indécise. J’ai beaucoup de mal à faire des choix seule. Pour ce que l’on dit de moi je suis généreuse.. »

Je pensais alors aux choses qu’elle avait intérêt de savoir à mon sujet pour ne pas paraître trop surprise, et je repris :

« Pour les quelques trucs que tu devraient savoir étant donné que l’on va « vivre » ensemble, je suis têtue et susceptible. J’ai des chaussons assez originaux. Je n’aime pas la pluie et suis assez nostalgique face à cette météo. Je déteste les hypocrites. Je suis somnambule mais ne t’inquiètes pas je ne me lève pas, je parle juste de temps en temps dans mon sommeil. Malheureusement je ne sais pas encore tellement ce que je dis, mes parents ne comprennent pas tout le temps. Si tu aimes savoir des trucs inutiles sur moi, même si je pense que tu les apprendra au fur et à mesure du temps qui passe, je n’aime pas tellement les ongles de pieds sans vernie, je trouve que c’est une touche de féminité en moins, je trouve cela fade ensuite, comme si ça permettait de cacher la tristesse que l’on a parfois en nous. »

Je devais avouer que ce que je venais de dire était tout sauf très normale, mais tant pis si désormais elle me trouvait bizarre, elle ne jouera pas les surprises face à mes réactions.

« Pour retourner aux choses plus banales, je suis née un 15 Août 1991 à Vancouver au Canada. Je suis ici pour étudier la musique. Le dessin m’est venue plus tard, c’est juste un passe temps. Mais j’aimerai devenir compositeur avant tout. Je chante dans un groupe avec deux autres filles. Nous nous entendons bien, sans plus. »

Après quelque secondes de blanc, je ne voyais pas tellement ce que je pouvais dire de plus. C’était à elle de me poser des questions. J’avais sortis tout cela spontanément. Je lui demanda alors en retour :

« Et toi de ton côté, qu’en est-il de ton caractère et de tes goûts? N’ai pas peur de dire tout et n’importe quoi, je crois que tu ne peux pas faire aussi tordus que moi de toute façon. »

Je finis ma phrase avec un sourire. Un sourire non forcé, simple, discret mais sincère. Je ne savais plus quoi penser. Si je devais penser à ce que je venais de dire ou au contraire à ce qu’elle allait me dire. J’étais impatiente au fond de moi d’en savoir plus sur elle, la jeune fille ou même la jeune femme désormais qui se tenait face à moi était d’une beauté ravissante, elle dégageait une lueur de bien être lorsqu’elle souriait. Je sentais qu’elle allait me faire le plus grand bien dans ce monde de brutes. Un lien était en train de se créer, enfin quelque chose qui me donnait l’impression de vivre.

Le ciel était bleu, accompagné de quelques nuages mais il restait bleu et la pluie n'était pas au rendez-vous. Tant mieux, je n'avais pas du tout envie de rentrer à l'intérieur. Le temps était si doux, si agréable que cela ne pouvait être perturbé. Elle aimait bien dessiner, c'était pareil pour moi sauf que j'étais plus casé manga et personnage de fiction plutôt que les humains en réalité. Je n'étais donc pas aussi douée qu'elle. Elle avait du talent, cela se voyait comme un nez au milieu de la figure. Apparemment elle chantait et composait. Elle avait l'air d'être vraiment très créative, c'était intéressant. J'aurais beaucoup aimer l'entendre chanter. Déjà rien qu'en l'entendant parler sa voix était mélodieuse alors je n'imaginais même pas entrain de chanter. Et pour une fois, elle chantait pour elle et non pas pour les autres ni l'argent. Beaucoup de gens ici pensaient que chanter était obligatoirement lié à l'argent. Cette jeune femme était simple sans artifice. Puis elle continua sur sa lancer. Je la laissais parler, après tout je voulais apprendre à la connaître, si je la coupais dans son élan cela ne serait pas logique. Je m'embrouillais un peu dans mes pensées. Elle aimait cuisiner? C'était pas vrai! J'adorais ça moi aussi. Je faisais très bien la nourriture italienne surtout ainsi que la nourriture asiatique. C'était tellement bon aussi que cela m'aidait beaucoup. J'étais très douée en pâtisserie française aussi. J'avais d'ailleurs fait un stage en France pendant un mois complet. Elle parla encore pendant un petit moment. Je l'écoutais attentivement.

« Tu es canadienne! Wow! J'ai toujours rêvée de visiter le Canada! »

Puis elle me retourna la question. Je ne savais pas vraiment trop quoi dire. Je n'étais pas une fille passionnante. Surtout que c'était rare que l'on me pose une question sur ma vie. Je ne m'étais donc jamais entrainer. Que pouvais-je donc lui dire? Commencer de ma naissance jusqu'à maintenant? Lui dire que des choses sans importance? En tous cas je n'étais pas prête pour lui parler de mes parents, je ne la connaissais pas totalement après tout. Et puis, si on se disait tout maintenant nous n'aurions plus de chose à nous dire après. Une année, nous allions passé plus d'une année toute les deux dans la même chambre. Cela allait forcément nous rapprocher même si il allait falloir un peu de temps vu que je ne faisais pas confiance très facilement. Je ne me méfiais pas d'elle mais plutôt de la nature humaine. Je n'aimais pas vivre avec les humains en y réfléchissant bien. Je ne comprenais pas vraiment leurs réactions face aux choses habituelles de la vie. Je comprenais encore moins les hommes mais ça c'était une autre chose. Ils disaient que les femmes étaient compliquées mais franchement c'était exactement pareil pour eux. Ils avaient une toute autre mentalité que je n'arrivais pas à cerner surtout auprès des coureurs de jupons. Mais je pense, je pense, je pense que je ne lui ai toujours pas répondu. Il fallait que je le fasse sinon elle allait s'ennuyer et me laisser en plan tellement j'étais quelqu'un d'ennuyant.

« Eh bien, je m'appelle Macy Ollia Grint, j'ai dix-huit ans, je suis née le premier février. Je suis née à Londres mais j'ai passer une très grande partie de ma jeunesse à Cambridge. Ma vie n'a pas été parfaite mais existe-t-il une vie qui l'a été pour chaque être humains? Je ne pense pas. Pour ce qui est de mes gouts, j'adore aussi cuisiner. Je suis un vrai cordon bleu d'après mes connaissances et ma... famille... Quand je n'ai rien à faire de fais des gâteaux et me goinfre ensuite devant un film d'horreur ou une série. Je n'aime pas les films à l'eau de rose, je trouve ça un peu trop mou. J'aime bien quand ça bouge. Je dessines aussi, des mangas surtout. Je n'arriverais jamais à dessiner un vrai visage comme tu viens de le faire sur ton superbe dessin. Je ne chante pas, même si je me débrouille dans les karaokés. J'adore danser, surtout le rock acrobatique, c'est tellement... libérateur, on a l'impression de voler mais il faut avoir un bon partenaire sinon ce serait vraiment dangereux pour son propre corps. »

Je marqua une pose. Je parlais beaucoup trop, j'espérais qu'elle avait réussi à me suivre parce que je m'embrouillais un peu dans mes pensées et mes paroles. Je ne savais pas quoi lui dire d'autre. Il fallait que je lui parle de mes habitudes qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Je repris donc mon monologue.

« J'aime lire, ma chambre était une bibliothèque ambulante, la encore les livres à l'eau de rose, trop peu pour moi. Je ne peux pas sortir dans la rue sans mettre lavée, je peux par contre sortir sans avoir brosser mes cheveux, cela ne se voit pas et je le fais souvent quand il y a du vent. Je ne porte pas de chaussons, je ne les supporte pas. Je ne mets jamais de vernis sur mes doigts de pieds parce que je n'y pense jamais et surtout parce que je ne les montre jamais. Je suis une adeptes de chaussures à talons et passe le plus clair de mon temps à en acheter. Oh aussi! Je suis accro à ma nitendo DS. Je joue constamment avec, j'ai à peu près tous les jeux intéressant qui sortent. Je peux être pire qu'un mec à ce niveau là d'ailleurs. »

Que pouvais-je lui dire d'autre? Tous ce que je venais de lui dire pouvait lui faire peur. Elle pouvait très bien me prendre pour une folle. Peut-être même qu'elle demanderait à changer de chambre après tout ça qui sait? Je me posais la question si il fallait que je continue ou que je m'arrête. Que pouvais-je dire de plus? Ah j'avais oublier quelque chose de très important qui ne concernait pas mes gouts mais mon satané caractère.

« Je suis très maladroite, il n'y a même pas de mots pour dire à quel point je le suis. Je suis très lunatique aussi. Je peux être heureuse pendant une heure entière et être en déprime l'heure qui suit. Je ne suis pas du matin. Tant que je n'ai pas petit-déjeuner je ne parle pas et il ne vaut mieux pas le faire si on ne veut pas se faire envoyer balader. Je crois que c'est tout. Je ne suis pas très facile à vivre mais je me soigne en tous cas. »

J'avais beaucoup parler, un peu trop même mais au moins elle savait à peu près à quoi s'attendre. J'étais une chieuse mais je le savais et ne le cachais pas comme certaines personnes. A quoi cela servait-il de cacher une partie de nous même qui ressemblait à beaucoup d'autre? Nous étions tous des chieurs après tout.

J'attendais patiemment qu'elle me réponde. Après m'avoir répondu qu'elle avait toujours rêvé de visiter le canada elle marqua une pause pour, je le supposa, réfléchir à ce qu'elle allait me dire en retour. Elle était d’après moi, partie loin dans ses pensées. Je me demanda alors si ce que je venais de lui raconter n’était pas ennuyant… Si c’était le cas, j’étais vraiment nulle. Dès le début je commençais déjà à ennuyer mes interlocuteurs. Au fur et à mesure que je constatai qu’elle ne me répondais pas, ma petite mine devenait triste. J’avais tout gagné ! Ma vie était loin d’être intéressante. Même les gens autour de nous l’étaient plus. Certains parlaient avec entrain, de grands gestes, ils se marraient, sûrement qu’il se racontaient des anecdotes. D’autres, des petits couples d’amoureux, se baladaient le long du lac, main dans la main, et d’autres encore, notamment un jeune garçon au loin, jouait de la guitare, il ne jouait pas trop mal d’ailleurs. Puis, pendant que je me désespérait sur mon sort, elle se mit à parler. Alors non, je ne l’avais pas endormis? Mes oreilles étaient tellement attentive, j’étais tellement contente. Je me mis à l’écouter avec grande attention. Elle parlait avec une grande maturité. Quelque chose attira mon attention : elle hésita lors de la prononciation du mot famille. Pour le coup, j’étais un peu gênée. Malgré que je mis cette remarque dans un petit coin de mon cerveau, je passa vite à la suite. Elle dessinait aussi, mais seulement des mangas, qui était d’après elle pas aussi artistique que mes dessins… Mouais… Elle adorait danser. C’était une perspective qui me plaisait assez. Elle pourrait peut-être m’apprendre un de ces quatre, qui sait?

Puis elle marqua une pause. Elle aussi devait penser comme moi, trop parler… Mais qu’elle ne s’inquiète pas, elle était d’un naturel intéressant. Elle reprit, elle aimait lire :

« Oh moi aussi j’adore lire ! Mais moi je lis de tout. »

Je me rendis compte que je l’avais coupée.

« Oh, excuse-moi, vas-y reprend. »

Elle reprit, elle était accro à sa nitendo DS, là aussi ça me fit sourire. Elle était vraiment intéressante. Après avoir marqué sa deuxième pause, elle m’avoua qu’elle était très maladroite et pas du matin, choses qui pouvaient être utiles à savoir. Puis elle finis. Je lui répondis alors en rapport aux dernières choses qu’elle venait de me préciser :

« Ne t’inquiètes dont pas, je pense pouvoir m’y faire. »

Je lui souris à son tour. Je ne savais pas depuis combien de temps nous étions assises ici, mais sûrement depuis un moment. Puis je pensa à ce qu’elle rêvait de devenir, le pourquoi de sa venue ici. Me l’avais--t-elle dit? Si oui, je ne m’en souvenais point. Le problème c’est que je n’en étais pas du tout sure. Elle allait me prendre pour une fille qui n’avait rien écouté à ce qu’elle venait de me dire si je lui demandais et qu’il s’avérait qu’elle me l’avait déjà cité. Bon, allez, je me lança :

« Et excuse-moi mais… m’as-tu dis quelles études tu faisaient ici ? »

J’espérais de tout cœur qu’elle ne me l’avait pas dit. Je la voyais bien créative, un peu farfelue. Dans son propre monde. Créateur ? Designer ? Architecte ? Tout ce qui relevait de l’imagination. Avais-je raison ? Ou bien avais-je tords ?…

Elle m'avait écoutée comme je l'avais écoutée. Elle était vraiment plaisante comme fille. Je savais qu'on allait s'amuser et s'entendre à merveille toutes les deux. Et puis qui sait, peut-être deviendrons-nous les meilleures amies du monde! Enfin, il allait falloir un peu de temps pour cela mais au moins on pourra être sure que notre amitié sera solide. Je me mis à regarder tout autour de moi. Toutes les personnes présentes dans ce parc étaient ou en tout cas avaient l'air heureux. Cela faisait plaisir à voir mais cela me rendait triste aussi. Moi aussi j'avais le droit au bonheur comme toutes ces personnes présentes mais je ne savais pour quelles raisons, je n'arrivais pas à l'être et pas comme eux en tout cas. Je pouvais faire semblant d'ailleurs, je le faisais tous les jours donc cela ne me dérangeait pas. Mais penser que j'étais vraiment heureuse m'était impossible. Elle me demanda ce que j'étudiais ici. En gros pourquoi Cambridge et non pas une autre université. Premièrement, c'était surement à cause du fait que j'avais longtemps vécu ici, à Cambridge. Deuxièmement, parce que Cambridge était connue pour sa grande et belle réputation et elle avait de très bons professeurs. Et puis ils m'avaient acceptés, c'était donc qu'ils avaient un peu besoin de moi non?

« Non, je ne te l'ai pas dis. Je suis ici pour faire de grandes études de stylisme. J'aime bien créér des tenues et j'adorerais être reconnue dans le monde entier. »

J'aimais dessiné, d'ailleurs ma passion pour le stylisme m'était venu de là. Je passais tellement de temps à dessiner des personnages fictif avec des tenues imaginaires que j'en avais pris goût et avait décider de créer mon propre style. J'avoue que j'étais plutôt dans la mode japonaise. J'aime beaucoup comment les jeunes filles s'habillent là bas. Par contre au niveau des garçons je suis plutôt mode Macy. Cela vient tout droit de mon imagination alors attention aux yeux! Je sortis mon téléphone de mon sac, il venait de sonner et je ne l'avais même pas entendu. D'un côté c'était tout à fait normal j'avais complètement oublier de le mettre en normal et il était resté sur silencieux. Je regarda l'appel, c'était un appel inconnu. Tant pis, si cela était important il ou elle rappellera. Je n'avais pas du tout envie de partir de cet endroit et j'avais encore moins envie de quitter ma future nouvelle amie parce que je savais que nous allions bien nous entendre. Mais je ne vais pas revenir là dessus. Mon téléphone se remit à vibrer sauf que cette fois-ci je l'avais dans la main. Je m'excusa auprès de Lily et décrocha. C'était Sugar qui voulait papoter un petit peu avec sa cousine préférée c'est à dire moi même sans me vanter bien sur! Je lui dis que j'allais la rappelée dans environ dix minutes et raccrocha.

« Je suis désolé mais je crois que je vais te laisser. Ce n'est pas que je m'ennuie mais je dois rappeler ma cousine. Cela fait un petit bout de temps que nous ne nous sommes pas vus. Elle est a Harvard ça se trouve tu la connais peut-être, Sugar Stewart? »

Je ne savais pas du tout ce qu'elle allait me répondre concernant Sugar mais pour le moment je n'avais pas bougé d'un pouce. Dix minutes c'était dans longtemps pour le moment je n'étais donc pas si pressée que ça. Et puis, je préférais partir plutôt que de l'embêter avec ma discutions pendant que elle m'écouterait à rien faire sans rien dire et tout ça. Je n'aimais pas quand une personne faisait ça donc je ne le faisais pas non plus. Tenir la chandelle ce n'était pas agréable du tout et même si ce n'était pas mon petit ami elle allait surement souffrir... Enfin, pour le moment je n'attendais qu'une seule chose c'était qu'elle me répond pour que je puisse m'en aller à moins qu'elle veuille me poser d'autres question auquel cas je lui répondrais avec grand plaisir.

Spoiler:

Elle ne la connaissais pas. C'était vraiment dommage, Sugar était vraiment une fille super géniale. Enfin, je disais ça surement parce que c'était ma cousine mais elle l'était quand même. Tous le monde le disait. Elle laissa paraître un sourire en coin, j'aimais beaucoup ce que faisais ses lèvres quand elle souriait. Elle était encore plus jolie quand elle souriait, ça c'était sur. Puis elle me dit qu'on se verrait ce soir. J'avais complètement oublier que ce soir j'allais rentrer dans cette chambre avec ma super colocataire. Enfaites la colocataire n'était pas du tout le problème, c'était juste la chambre qui me foutait le cafard. Elle n'était pas assez colorée à mon goût et c'était surement le seul endroit où je me lamentais constamment.

« Ouaip'! Tu vas devoir me supporter jours et nuits à partir de maintenant! Je te plains. »

Lui dis-je avec un sourire. Je ne savais pas quoi lui dire d'autre a vrai dire. Et puis nous allions avoir tout notre temps pour faire connaissance à partir de maintenant. Nous allions avoir jours et nuits pour nous raconter nos petites histoires insignifiantes ou pour raconter nos vies inintéressantes. Je racontais souvent des choses qui ne servaient à rien mais c'était juste pour parler. Quoi que le plus souvent je restais muette et préférais écouter ce que disait les personnes avec qui j'étais. Je m'embrouillais un peu dans mes pensées quand elle me prit dans ses bras. Je la pressa contre moi, elle avait une odeur agréable. J'aimais beaucoup son parfum même si je ne savais pas vraiment lequel c'était.

« Oh... Merci à toi aussi. Aller à ce soir. »

Puis elle s'en alla me laissant seule dans ce grand et magnifique parc. Il fallait que je rappelle Sugar mais je lui avais dix minutes, cela me laissait le temps de mettre un point dans mon cerveau sur cette journée qui venait de passer. Je venais de me faire une nouvelle amie en à peine une journée. Je savais que nous allions toutes les deux devenir proches car elle n'était pas l'une de ses nanas que tous le monde pouvait détester. Elle devait avoir un passer douloureux ou une vie douloureuse, je savais dans tout les cas que sa vie n'était pas du tout rose comme dans les films ou dans les livres qu'on pouvait lire. C'était une personne auquel on s'attachait rapidement par sa spontanéité et sa franchise. Elle n'avait pas l'air d'être une fille qui avait froid aux yeux et qui gardait la bouche fermée dans une mauvaise situation. Je la voyais comme une fille courageuse et pleine de ressources. Elle devait être quelqu'un de fort et avait en voir de toutes les couleurs. Ce n'était pour qu'une impression mais pourtant je le ressentais comme ça et bizarrement je savais que une partie de tous ce que je pensais était vrai mais qu'une autre ne devait pas du tout ressembler à ça. En tous cas j'allais le découvrir tout au long de l'année et j'avais hâte de tout savoir d'elle. J'espérais que j'avais fais bonne impression et qu'elle ne me prenais pas pour une folle. Je ne voulais pas passer pour une schizophrène.

Je regarda mon téléphone, j'allais avoir toute la nuit pour penser à chaque détails de cette journée. J'appuyai sur une touche et appuyai une nouvelle fois sur la même touche. Le téléphone de Sugar était surement entrain soit de sonner soit de vibrer. Elle répondit à la seconde sonnerie. J'étais contente de l'avoir mais je l'étais encore plus d'avoir une nouvelle amie sans avoir eu à me faire passer pour une autre. Pour la première fois depuis que j'étais arrivée ici je me sentais bien et surtout je me sentais heureuse.

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