■ FREEDOM TO YOU;


Chaud, très chaud. Un petit cœur battait dans une minuscule poitrine, c’était le mien. Je ne voyais rien, mis à part cette couleur que l’on nommait « noir » ou « obscurité ». Ma respiration était stable et régulière. Et puis, d’un coup, je me sentis partir vers le bas. Une désagréable sensation de froid me parcourra. Ne pas savoir ce qu’il se passait me faisait peur. Une atmosphère glaciale me prit et mon instinct me dit de hurler, crier le plus fort possible, et c’est ce que je fis. Au contact de ma peau, je sentais des zones de chaleur de plus en plus forte. La chaleur me reprit. Je cessai de pleurer. Je ne voyais toujours rien, mais je savais que j’étais en sécurité. Je fus alors rempli totalement de chaud. Une voix s’éleva. Elle pleurait, comme moi auparavant. Pourquoi pleurait-elle ? Était-ce de ma faute ? Je n’avais rien demandé pourtant … Je commençais à sentir des choses, autre que le chaud et le froid. Je percevais les amères, les sucrés, les objets souples, et les durs. J’entendais de plus en plus de voix, pourtant deux retinrent plus mon attention, une voix douce et mélodieuse et une autre plus grave mais très jolie quand même. Je savais que ces deux êtres étaient très importants, ces deux personnes que je nommerais plus tard « maman » et « papa » ...


Les jours passèrent et je pus ouvrir mes yeux. La première chose que je vis c’était deux visages émerveillés. Je reconnus à leur voix mes parents. Ils me souriaient tellement intensément que je voulus faire de même, mais mes petits muscles n’en avaient pas encore la force … Je souris pour la première fois à un mois. Je grandissais à vue de nez et mes parents veillaient toujours sur moi, comme à la prunelle de leurs yeux. J’étais conscient que j’étais prioritaire dans leur vie. Ma maman me berçait, en me chuchotant des chants ; mon papa visualisait déjà mon futur, une future carrière et pleins de projections d’avenirs brillants. Les jours passèrent, puis les mois, et les années. Mon premier jour d’école. Haut comme trois pommes, je passai une journée calme et paisible. Une dame nous expliquait comment écrire, lire, dessiner, les couleurs, les lettres, les nombres, etc. J’entendais les autres mamans dirent que j’étais « mignon », « craquant », « souriant », … Je savais que mes parents étaient fières de moi et c’était très important pour moi ..


Je devais apprendre de plus en plus de choses, les retenir et bien assimilé tout ce qu'il y avait dans ce nouveau monde. Plus je poussais, plus mon apparence faisait des envieux. J'atteignais à peine la pré-adolescence que l'on me qualifiait de « sexy », « trop beau », etc ... garçon. Les filles commençaient à me coller de plus en plus, pourtant, je ne ressentais aucune attirance pour elle. Je n'étais peut-être pas normal ? Un extraterrestre venu mettre le bazar dans ce monde ? Pourtant, j'avais un nez, comme tout le monde ; une bouche, comme tout le monde, ainsi que le reste de mon corps était basique. Quoiqu'il en soit, je vivais normalement. Je respirais le même air que tout le monde et le soleil brillait au-dessus de ma tête. Déjà assez jeune, je fus passionné par le cinéma. Ce milieu m'attira très vite et les arts m'emportèrent avec. Au départ, mes parents ne comprirent pas cette soudaine aspiration aux arts, mon père me voyant avocat ou homme d'affaire. Cependant, tous deux acceptèrent mon choix et ma passion augmenta de jour en jour. Mes traits de caractère s'accentuèrent avec l'âge. On me disait sincère, drôle et amusant avec les gens, sensible et timide avec les personnes que je ne connaissais pas, tête en l'air selon mon père, charismatique et beau goss selon les filles de mon lycée. Mais une chose restait encore une grande question en moi, pourquoi je n'éprouvais rien pour le sexe opposé ?


Parler de mon orientation sexuelle avec mes parents était trop compliqué et j'avais peur que tout soit remis en question pour ma scolarité. Garder cette question au fond de moi m'a été révélée presque dévastateur. Je ne comprenais pas pourquoi le contact, même léger et rapide avec un garçon me procurait un tel effet alors qu'il ne se passait rien pour une fille. C'est à ce moment-là que je préférais me replier sur moi et que j'essayais d'être le plus distant avec les gens, même proche, jusqu'au jour où ma mère fit interruption dans ma chambre en me demandant ce qu'il n'allait pas. Lui en parler n'a pas été chose simple, pourtant elle a comprit et m'a dit de vivre ma vie comme je l'entendais. J'étais une personne normale. Je ne sus jamais si elle l'avait dit ou non à mon père. Être fils unique d'une très riche famille qui a aussi beaucoup d'influences n'est pas une vie très trépidante. Mes parents devinrent de plus en plus absent, et la solitude aurait pu m'emporter, avant que je m'inscrive à l'université d'Harvard. Une année me séparait encore de cette université. Une des personnes qui m'encouragea le plus fut mon meilleur ami, Alec Lane. Heureux de voir que je comptais énormément pour lui, c'est à lui que j'avouai en premier que j'étais homosexuelle. Certain d'avoir fait le bon choix et sûr qu'il ne prendrait bien, je tombais de haut en voyant mon désormais ex meilleur ami me lâcher. Aujourd'hui dans la même université et même branche, il m'a fait comprendre qu'il regrette, mais je ne peux lui pardonner ...


Après avoir perdu mon meilleur ami, je me suis dis que l'université n'aurait plus le même goût et je baissa simplement les bras. Un jour, je fis l'agréable connaissance d'un garçon qui se nommait Romain Ferguson. Peut-être était-ce une hallucination, mais j'ai tout de suite senti un truc entre nous, ce genre de sentiment que l'on ne peut expliquer. Très bon ami et même confident, nous savions tout de chacun. Savoir que lui aussi était homosexuelle me rassurait et me faisait sentir moins seul. Quand nous nous sommes rencontrés, il sortait avec quelqu'un. J'enviais cette personne, la détestait même, mais ils avaient l'air heureux ensemble ... jusqu'à un matin : Romain arriva chez moi, trempé de la pluie qui s'abattait dehors, gelé à cause de la température extérieure très basse et les larmes remplis de larmes. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait, mon seul réflexe étant de le serrer dans mes bras, puis de m'occuper de lui. Ma grande maison, il ne l'avait jamais vu et je ne pense pas qu'il faisait vraiment attention à tout ce qu'il y avait à l'intérieur. Je lui fis couler un bain chaud, lui prêta des vêtements et pris naturellement soin de lui. Nous purent parler de ce qu'il s'était passé et c'est ce que j'avais pressentit, le clash fatal entre lui et son copain. Il s'était fait larguer, et sûrement pas de la plus douce manière qu'il soit. Le savoir me remplissait d'une joie incompréhensible et d'une tristesse passagère ..


Plus je l'écoutais, plus j'avais une envie de l'embrasser. Ne pas le faire était affreux pour moi. J'avais besoin de lui, mais après ce qu'il venait de se passer, je doutais vraiment qu'il veuille se mettre avec quelqu'un d'autre. Ce soir-là, mes parents étaient en déplacement et je l'invita à dormir chez moi. Rien de bien fulgurant, la nuit se passa normalement. Le lendemain matin, je me réveillais doucement. Les yeux à peine ouvert, j'étais plongé dans les siens. Il me regardait, me souriait. Mon cœur battait la chamade. Le bon moment ... ou pas ? Je n'en savais rien. Je sortis du lit avant de succomber à la tentation et de nous faire mal à tous les deux. Il se leva à son tour et partit en courant de chez moi. Je fais fuir les gens maintenant ? Génial, absolument génial ! Avais-je fais quelque chose de travers ? Les jours défilèrent et il ne revint pas chez moi. Les fois où j'allais chez lui, il était toujours absent. Une angoisse me prit d'un coup. Pourquoi ne voulait-il pas me voir ? Je me souvenais seulement que je dormais profondément ... Aurait-il des sentiments pour moi ? Impossible. Je le croisa quelques jours plus tard, dans une petite ruelle déserte. Lorsqu'il me vit, il fit tout de suite demi-tour. Je le rattrapa avec un peu de mal et il dut me faire volte face. Je fondis en larme. Trop sensible ? C'est très probable, mais il m'avait tant manqué. Je le serra contre moi. Une phrase sortit de sa bouche et elle changea complètement mon avenir ; c'était un " Je t'aime " doux et sincère ...


Remonter la pente fut très facile avec l'aide de mon petit ami. Nous étions ensemble, et je l'aimais tellement que je détestais devoir être séparé de lui. Notre premier baiser se fit la nuit où il me dit cette phrase qui ne cesse de se répéter dans ma tête. Ses lèvres étaient délicates et sensuelles. Être aussi prêt de son corps a toujours été mon rêve, mon secret au plus profond de mon cœur. Les gens nous regardaient de plus en plus de travers et les " ont dit " circulaient de plus en plus, pourtant je n’en avais rien à faire. Tout ce que les gens pouvaient dire de mal ou même de bien m’importait peu. J’étais heureux et c’est tout. L’année se termina et je fus très content d’apprendre que mon petit ami avait l’intention d’entrée dans la même université que moi, dans la même spécialité. L’avenir se précisait de plus en plus. J’étais impatient de savoir la suite …


Une lettre, une réponse. Mon cœur me torturait dans ma poitrine. J’étais chez moi, avec Romain. Chacun tenait son bout de papier, celui qui allait changer la donne. Main dans la main, il fut le premier à lire la réponse. Elle était positive, il entrait dans l’université d’Harvard. Je perdis toute confiance en moi. Je lus tout de même ma feuille … À notre grand soulagement à tous les deux, la réponse fut aussi positive. Tous deux étions accepté dans la même école. Dire que j’étais heureux n’est pas assez fort. C’était beaucoup plus que toutes les joies que j’avais pu éprouver jusque là. La pré rentrée se dessina devant nous. Je dus me séparer quelques instants de lui pour qu’il puisse remplir des dossiers. Seul dans le couloir immense, je me mis à fredonner un petit quelque chose. Le chant m’a attiré aussi très jeune, mais je préférais jusqu’à maintenant garder ça pour moi. Une jeune fille s’approcha de moi. Elle avait l’air curieuse et intéressée par ma mélodie. Elle prit la parole en première. Sa décontraction et son naturelle me firent sourire. Elle s'appelle Sunshine Shadow Au fil des jours, nous devînmes amis. Elle compte énormément pour moi. Elle est comme une sœur pour moi, la sœur que je n’ai jamais eu …