DOYEN DE CAMBRIDGE ▬ « Bonjour mademoiselle Peterson. Je vous en prie, asseyez-vous. Commençons cet entretient par une question que me semble assez évidente, qu'est-ce qui vous fait croire que vous devriez être acceptée ici, à Cambridge ? »

EMERALZA ▬ « Tout d'abord; merci monsieur de m'accueillir aujourd'hui dans votre université. Pour répondre à votre question, mes parents étaient ici, ainsi que leurs parents avant eux. A vrai dire, la plupart de mes ancêtres étaient assis sur ces bancs, jadis. Il est donc un peu de tradition que je fasse à mon tour partie de Cambridge. Après, cette université est mon rêve. J'entends mes parents parler de cet établissement avec beaucoup de respect et d'admiration. J'avoue que j'aimerais voir par moi-même s'il si bien qu'on le prétend, étant une fille qui aime essayer toutes sortes de choses. Cette université m'attire que ça soit pour les voies qu'elle ouvre ou par son histoire. Je serais réellement très honorée de venir ici. »

Emeralza baratinait pas mal le doyen qui semblait tomber dans son piège si je peux dire ça ainsi. En effet, il avait presque l'air de boire ses paroles. Em' avait toujours eu un certain don pour manipuler les gens. Que ça soit bien ou pas, elle s'en fiche. Du moment qu'elle a ce qu'elle veut, le reste l'importe peu. En l'occurrence, elle veut une place dans cette prestigieuse université et elle se donnera tous les moyens pour l'avoir. Elle sourit, plutôt satisfaite d'elle-même.

DOYEN DE CAMBRIDGE ▬ « Intéressant. Vous devez certainement savoir qu'ici nous accordons une place très importante à la famille. Et vous, comment vous entendez-vous avec votre famille, racontez-moi votre histoire.»
EMERALZA ▬ « Eh bien je suis née un beau matin de mars. Le 24 mars mille neuf-cent quatre-vingt-dix pour être exact. Une jour comme beaucoup d'autre à Londres et ma naissance n'empêcha pas la ville de tourner correctement. Je ne suis pas tombée dans un mauvais milieu, bien au contraire. Mes parents font tous les deux partie de l'aristocratie anglaise mais ça vous devez déjà le savoir. Ma mère a toujours toutes sortes de valeurs morales auxquelles, je l'avoue, n'accorde pas tellement d'importance. Ils étaient tous deux avocats, encore une fois vous le savez très probablement déjà. Ils n'étaient pas très présents pour moi, autant ne pas se voiler la figure. Mais je les comprends. J'approuve même presque. Après tout ils avaient beaucoup de travail et je comprenais ça. Je dois avouer que ma vie n'a rien de très exaltant. Oh, à la naissance j'ai eu une mauvaise formation. J'entends mal, d'ailleurs je porte un appareil auditif. Ce n'est pourtant rien de bien dramatique, je vous rassure. Mes rapports avec mes parents sont bons, quand je les vois. Ils passent relativement me voir et ont passe des week-end en famille. »

Mensonges, évidemment. Mentir était vite devenu assez facile pour Emeralza et ça elle s'en était rendue compte assez rapidement. Elle en voulait terriblement à ses parents de n'avoir jamais accorder une quelconque importance à leur fille unique et leurs relations sont des plus froides quand ils se voient ce qui est très rare d'ailleurs. Mais bon, elle n'hésitera pas à mentir à nouveau si cela lui garanti une place. Emeralza est une fille plutôt buté qui quand elle se met un objectif en tête fera tout pour l'atteindre. Par contre, elle n'avouera jamais avoir triché. A ça non, elle dira juste qu'elle a fait en sorte que tout se passe en sa faveur. C'est juste une façon plus subtile de dire qu'elle a triché en gros, mais c'est sa manière.

DOYEN DE CAMBRIDGE ▬ « Je vois. Vous savez certainement que nous proposons diverse filière professionnelles. Avez-vous déjà une idée de celle que vous choisiseriez ? Si oui, pourquoi ?»

EMERALZA ▬ « Effectivement, je sais déjà que je prendrais le droit, tout simplement parce que c'est cette filière qui l'intéresse le plus. D'ailleurs je souhaite suivre les traces de mes parents et devenir à mon tour une avocate reconnue, un de ces jours. »